Quand se faire congédier devient une opportunité!

Quand se faire congédier devient une opportunité!

Souvent, il nous prend par surprise. D’autres fois, on n’en est guère étonné. C’est généralement notre égo qui en prend un coup. Et puis parfois, on se dit qu’on le savait, que les signes étaient là, que c’est nous qui aurions dû prendre les grands moyens, bien avant d’en arriver là.

Et pourtant, quand ça nous arrive, on a l’impression de recevoir un coup de massue en plein visage.

Abolition de poste, restructuration massive, licenciement collectif… que ce soit en raison de la concurrence, de la situation économique ou des attentes des actionnaires, aujourd’hui, peu de gens sont à l’abri de perdre leur emploi. 

Congédiement vs licenciement

« Le congédiement est la rupture définitive du lien d’emploi à l’initiative de l’employeur pour des motifs liés aux compétences ou aux comportements du salarié. »¹

Le congédiement peut donc être la conséquence d’une mauvaise conduite, d’une mauvaise attitude, d’un manque d’aptitudes, d’un rendement insuffisant ou d’un manque de compétences.

Le licenciement est quant à lui «une rupture du contrat de travail décidée par l’employeur pour des motifs liés à la vie interne ou économique de l’entreprise tels qu’une baisse des affaires, d’une réorganisation, de l’implantation d’une nouvelle technologie, d’une vente de l’entreprise ainsi que d’une perte de contrat. Le licenciement implique que l’employeur n’a rien à vous reprocher, mais qu’il n’a tout simplement plus besoin de vos services. »²

Quand se faire congédier devient une opportunité!

Se faire congédier fait mal, détruit la confiance et l’estime de soi. Perdre son emploi nous fait vivre de la colère, de la tristesse et parfois même une dépression. Mais si se faire congédier pouvait également devenir une opportunité?

Une opportunité de s’arrêter, de prendre un moment pour se reconnecter avec qui nous sommes, avec la personne que nous souhaitons devenir. Si cet évènement nous permettait de se remettre en question, de changer de chemin, d’oser, d’explorer de nouvelles opportunités?

Car, ne l’oublions pas, chaque expérience professionnelle, quelle soit bonne ou mauvaise, nous aide à avancer, à nous former, à nous développer personnellement et professionnellement.

Et si aujourd’hui on considérait le congédiement, non plus comme un échec, mais comme une expérience, comme une occasion à saisir!

L’histoire d’Olivier

Après de nombreuses années de service au sein du même employeur, Olivier a été victime d’une mise à pied touchant également plusieurs de ses collègues. « Tellement d’heures, d’efforts, de passion investis et être remercié de la sorte. Sur le coup, c’était une trahison, des pleurs et une dépression. Un échec total, rien de moins. »

« Avec le recul, j’ai constaté que j’avais longtemps été « confortable » dans cette entreprise. C’était ma zone de confort et j’étais très à l’aise avec ça. Je ne m’intéressais pas tellement au marché car j’étais heureux. Lorsque la nouvelle est tombée que des gens allaient devoir quitter et que j’étais l’un de ceux-là, ma réalité s’est fracassée en morceaux. Je n’avais pas de réseau, pas de plan de carrière, même pas de plan B. J’ai dû en mettre des efforts pour monter un réseau, ajouter des cordes à mon arc, rendre ma carrière anti-fragile. Aujourd’hui, sortir de ma zone de confort n’est plus épeurant, c’est un réflexe. J’ai appris qu’agrandir ma zone de confort était nécessaire à la floraison de ma carrière. Tout cela n’aurait pas été possible sans cet événement big-bang, qui a fait mal sur le coup, mais s’est avéré essentiel à mon épanouissement à long terme. »

Olivier Fortier cultive aujourd’hui l’épanouissement des gens chez Marine Press. Il souhaite également inspirer les organisations et ramener l’humain au coeur du monde du travail via son blogue PrimosPopuli.

L’histoire de Marianne

Deux congédiements en un an. C’est ce que Marianne a vécu au début de sa carrière.

« Le premier était mérité, parce que je n’étais pas du tout à ma place. Le deuxième était pour « manque de travail ». Mon employeur m’a d’ailleurs rappelée trois mois plus tard pour que je revienne travailler! J’ai refusé. »

« Alors que mon estime de moi avait chuté drastiquement, j’ai décidé de me redresser les manches et de foncer. En quelques jours, j’aurais pu retrouver une autre job qui ne me convenait pas. J’ai toutefois préféré prendre mon temps pour trouver un endroit qui me correspondait vraiment. Résultat? L’emploi que j’ai ensuite obtenu a propulsé ma carrière et toutes ces aventures m’ont rendue plus forte. Chaque changement d’emploi est une occasion d’améliorer son sort. Et ça, on a tous le pouvoir d’y parvenir si on y met de la bonne volonté! »

Après ses deux congédiements, Marianne Lemay a mis ses talents au profit de GSoft, qui a connu un succès et une croissance fulgurante. Maintenant jeune maman, Marianne a choisi de concilier la famille et le travail en devenant Directrice culture & marque chez Cangaroo.

Mon histoire

Mon poste a été aboli en 2013.

Depuis quelques mois, je ne me voyais plus poursuivre dans cette organisation. J’avais terminé la portion projet et je ne me voyais pas entrer dans la suivante, l’opérationnelle… le quotidien. Ce n’était pas moi. J’avais un beau poste, très bien rémunéré. Je travaillais dans une zone bien établie. Force est de constater que je n’aurais donc jamais pris les devants. Je n’aurais jamais démissionné de mon propre gré.

Cette abolition de poste fut donc pour moi un cadeau. Un cadeau parce que je me sentais maintenant prête à débuter le projet que j’avais en tête depuis plus de 10 ans, soit depuis ma sortie de l’université! J’allais enfin devenir consultante. Tout s’était mis en place naturellement, sans m’en rendre compte. J’avais devant moi une opportunité en or que je me devais de saisir!… 5 ans de consultation, un blogue RH et un groupe de collaborateurs RH plus tard, je ne regrette toujours pas ce qui est arrivé, ni les choix qui s’en sont suivis!

10 conseils utiles lorsqu’on se fait congédier

1 – Ne signez aucun document sur le coup de l’émotion

Que devez-vous faire si votre employeur vous remet des documents à signer au moment de votre congédiement?

  • Ne signez rien lors de la rencontre.
  • Informez votre employeur que vous lui reviendrez dans un délai de 24 à 48 heures (ou plus, au besoin).
  • Prenez le temps de lire les documents à tête reposée.
  • Consultez un agent de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), l’aide juridique ou un avocat en droit du travail, au besoin. Sachez qu’en signant les documents de quittance de votre employeur, vous pourriez renoncer à tous vos droits.

2 – Soyez avisé de vos recours

Vous avez un doute quant à la nature de votre congédiement? N’hésitez pas à valider la situation auprès de la CNESST, de l’aide juridique ou d’un avocat en droit du travail. Ils sauront vous informer si vous avez ou non la possibilité de contester votre fin d’emploi, selon les circonstances.

Qu’est-ce qu’un congédiement déguisé? Il s’agit d’un « moyen détourné par lequel un employeur congédie un salarié en présentant cela comme un licenciement ou une mise à pied. Le salarié peut aussi être amené à démissionner par des modifications substantielles et injustifiées de ses conditions de travail ou par différentes formes de harcèlement. »³

Porter plainte pour congédiement sans cause juste et suffisante

Le saviez-vous?

« Si vous êtes un salarié visé par la Loi sur les normes du travail, votre employeur ne peut pas vous congédier, vous suspendre, vous déplacer, vous discriminer, vous rétrograder ou vous imposer tout autre type de sanction pour l’une des raisons suivantes, que la loi qualifie de « pratiques interdites » parce que, entre autres :

  • vous avez exercé un droit prévu par la Loi sur les normes du travail ou un de ses règlements;
  • vous avez fourni des renseignements à la Commission ou à l’un de ses représentants sur l’application des normes du travail ou parce que vous avez témoigné dans une poursuite s’y rapportant;
  • une saisie prélevée à même le salaire a été pratiquée à votre égard ou pourrait l’être;
  • vous devez payer une pension alimentaire à même votre salaire;
  • vous êtes enceinte;
  • vous avez refusé de travailler au-delà de vos heures habituelles de travail à cause d’obligations reliées à la garde, à la santé ou à l’éducation de votre enfant ou celui de votre conjoint, ou en raison de l’état de santé d’un membre de votre famille (conjoint, père, mère, frère, sœur, grands-parents), bien que vous ayez pris des moyens raisonnables pour assumer autrement ces obligations;
  • vous avez exercé un droit prévu par la Loi sur les régimes volontaires d’épargne-retraite;
  • vous avez atteint ou dépassé l’âge de retraite ou encore le nombre d’années qui vous permettrait de prendre votre retraite outre que pour certains emplois très précis.

Pour connaître les autres motifs interdits de congédiement et de sanctions : Éducaloi

Attention! De plus, si vous travaillez depuis au moins deux ans pour votre employeur, il ne peut vous congédier que pour une cause juste et suffisante, par exemple la malhonnêteté, l’incompétence, l’insubordination, etc. ».

Porter plainte pour pratiques interdites

Pour ces deux principaux recours, notez qu’il est toujours très important de respecter les délais qui leur sont associés.

3 – Négociez votre indemnité de départ

Même si un congédiement peut être très émotif, essayez de focaliser votre attention sur la relation d’affaires qui vous unit avec votre employeur.

Que vous veniez d’être congédié ou que vous sentiez la fin de votre emploi poindre à l’horizon, préparez-vous à négocier votre indemnité de départ! Au moment où l’on vous annoncera votre congédiement, vous aurez alors tous les outils en main pour conclure, à votre avantage, la fin de cette relation d’affaires.

Que vous receviez un préavis de deux semaines, d’un mois ou de six mois et plus, voici ce que vous pourriez demander dans votre indemnité de départ en fonction de vos conditions de travail, en plus des indemnités qui vous sont dues, tels que votre salaire, vos vacances, vos heures supplémentaires, etc. :

  • Bonification: est-ce que vous vous qualifiez pour le boni annuel? Votre employeur ne veut pas vous l’accorder, car son année financière n’est pas terminée? Proposez-lui de vous le verser au prorata des mois travaillés!
  • Cellulaire: souhaitez-vous que les frais de votre cellulaire soient payés durant la période couverte par votre indemnité? Désirez-vous conserver votre appareil ainsi que le numéro qui y est attitré?
  • Allocation de dépenses : aviez-vous droit à un compte de dépenses? Si oui, complétez celui pour le mois en cours afin qu’il vous soit remboursé.
  • Références professionnelles: souhaitez-vous recevoir une lettre de recommandation? Si oui, qu’aimeriez-vous qu’il soit inscrit dans ce document?
  • Avantages sociaux ou leur valeur en argent: désirez-vous que votre assurance collective couvre la période de votre indemnité?
  • Formation et certification : souhaitez-vous que votre certification professionnelle pour l’année en cours soit remboursée par votre employeur?
  • Transition de carrière : aimeriez-vous être accompagné par un coach en transition de carrière? Si oui, n’hésitez pas à demander à ce que cet accompagnement soit ajouté à votre indemnité de départ!
  • REER: « Si vous avez des droits de cotisation inutilisés à votre Régime enregistré d’épargne-retraite (REER), votre employeur peut y transférer une portion de votre indemnité. Ne vous privez pas de cette option! »

Il ne s’agit là que de quelques exemples afin que vous puissiez établir une liste des conditions que vous aimeriez voir prolongées durant la période de votre indemnité.

Le saviez-vous?

L’article 84 de la CNESST mentionne qu’à « l’expiration du contrat de travail, un salarié peut exiger que son employeur lui délivre un certificat de travail faisant état exclusivement de la nature et de la durée de son emploi, du début et de la fin de l’exercice de ses fonctions ainsi que du nom et de l’adresse de l’employeur. Le certificat ne peut faire état de la qualité du travail ou de la conduite du salarié. »

4 – Absorbez le choc

Se faire congédier est un deuil professionnel, un facteur de stress important selon l’Échelle d’Holmes and Rahe. Il est donc essentiel de prendre un moment d’arrêt, un temps de recul afin d’absorber le choc et de vivre les émotions qui vous habitent entouré de vos proches. Prenez quelques jours, voire quelques semaines, à être votre seule priorité afin de vous rebâtir. Reprendre confiance vous permettra de retrouver votre motivation et un bon niveau d’énergie pour la suite!

5 – Accordez-vous un temps de réflexion

Suivant le choc du congédiement, il est temps de vous poser un moment et de vous accorder un temps de réflexion. Réfléchir à ce que vous êtes, à ce que vous souhaitez devenir. Faire votre bilan professionnel est nécessaire. Cela vous permettra d’avancer professionnellement, de vous rapprocher de vos objectifs de carrière et surtout, d’être en cohérence avec vos valeurs.

  • Qu’est-ce que j’ai accompli jusqu’à présent?
  • Dans quoi suis-je le meilleur? Quelles sont mes passions?
  • Quelles tâches et responsabilités me motivent à travailler et à me dépasser? Qu’est-ce qui me fait vibrer?
  • Qu’est-ce que j’ai envie de faire maintenant? Si j’avais carte blanche, quel serait mon emploi idéal?
  • Quels sont mes compétences clés, mes champs d’expertise?
  • Quel talent souhaiterais-je faire rayonner et mettre à profit au sein des organisations?
  • Quelles sont mes valeurs, personnelles et organisationnelles? Quels sont les valeurs et les principes pour lesquels je ne ferais plus jamais de compromis?

Tests de personnalité :

6 – Considérez les nouvelles possibilités qui s’offrent à vous

Ce congédiement fait place à autre chose dans votre vie… à vous de trouver! Est-ce le temps de reprendre les études, de terminer un bac inachevé, par exemple? Est-ce le moment de réaliser vos rêves d’entrepreneur et de lancer votre entreprise? De devenir travailleur autonome ou consultant? Il est temps pour vous d’explorer les possibilités!

7 – Établissez votre plan d’action

Se faire accompagner par un coach de carrière, un coach d’affaires ou par un conseiller en orientation peut vous aider à établir votre plan d’action. Vous saurez retrouver la motivation qui vous habitait jadis et serez en mesure d’atteindre vos nouveaux objectifs professionnels.

8 – Osez et sortez de votre zone de confort

Faites comme les abeilles et allez polliniser d’une expérience à une autre, d’une personne à une autre, d’un événement à un autre. Explorez, renseignez-vous, essayez! Bref, allez voir ce qui se fait ailleurs, ne restez pas uniquement dans votre industrie. Inspirez-vous, lisez des livres et des articles qui ne sont pas liés à votre domaine ou à votre champ de pratique.

9 – Ravivez la flamme de votre réseau

Si vous n’avez pas pris l’habitude d’entretenir votre réseau, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour commencer. Établissez la liste de vos contacts clés, des personnes que vous avez négligées et reprenez contact, un appel, un courriel et un dîner à la fois, en toute transparence. Profitez-en également pour mettre à jour votre profil LinkedIn afin d’être bien visible dans votre réseau.

À lire: Devriez-vous indiquer le statut « À la recherche d’une nouvelle opportunité » sur LinkedIn?

10 – Débutez vos recherches d’emploi stratégiquement et avec force!

Maintenant que vous connaissez le chemin que vous souhaitez explorer, l’endroit où vous vous dirigez pour les prochaines années, débutez vos recherches en force!

  • Gardez toujours votre objectif d’emploi en tête. Établissez une routine pour votre recherche d’emploi et tenez-y.
  • Établissez la liste des sites d’emplois qui sont pertinents à votre domaine ainsi que les ressources et organismes qui pourraient vous accompagner dans votre recherche.
  • Inscrivez-vous aux alertes d’emplois.
  • Créez un fichier (Excel ou autre) afin de suivre vos démarches : appels aux employeurs, envois de CV, dîner d’affaires, etc.
  • Conservez toujours une copie des postes auxquels vous avez postulé. Il n’y a rien de pire que de se faire appeler pour une entrevue téléphonique et de ne pas se souvenir du poste pour lequel on a postulé!
  • Informez les contacts clés de votre réseau de vos critères d’emplois et des types de postes que vous convoitez.
  • Réseautez stratégiquement et soyez cohérent avec votre identité professionnelle!

Pour la suite, soyez courageux. La recherche d’emploi n’est pas toujours facile, mais finalement, lorsque vous aurez trouvé l’emploi de vos rêves, vous serez très fier(e) de vous ainsi que du temps et des efforts que vous y aurez mis!

Lien utile :

Assurance-emploi

Sources :

1-2 CNESST

3- CNESST

Schneider Legal

Le congédiement, quels sont mes droits?

Quatre outils de négociation en cas de perte d’emploi

À écouter https://www.jobboom.com/carriere/se-preparer-a-une-perte-d-emploi/

 

 

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